Si vous vous rendez en Thaïlande, dans les villes, le matin, vous rencontrerez sûrement des bonzes en robe safran faisant du porte à porte, leur sébile à la main, pour recueillir des dons et de la nourriture. Le mot « bonze » désigne tout moine adepte du bouddhisme et viendrait du terme japonais « bozu », prêtre, via le portugais.
Leur rôle
Le coeur de la vie religieuse en Thaïlande est le « wat », c’est-à-dire le monastère. Le pays compte environ 32 000 monastères, 200 000 bonzes permanents qui se destinent principalement à l’enseignement et 100 000 novices. Ils mènent une vie frugale et disciplinée. Leurs journées sont consacrées à la méditation, à l’étude des écritures et à l’entretien du temple.
La majorité des moines joue aussi un rôle important dans la vie quotidienne des villageois. En effet, malgré l’essor de l’éducation laïque, les bonzes sont considérés comme détenteurs d’érudition et de sagesse. C’est pourquoi ils enseignent et servent de conseillers.
Ils dépendent totalement de la population en ce qui concerne leurs besoins matériels. En échange, ils se chargent des bénédictions et des sermons. Ils sont même appelés pour des occasions fort diverses allant des funérailles à l’inauguration d’une entreprise.
La cessation des désirs
Pour devenir bonze, il convient d’accepter de renoncer à toute possession terrestre mais aussi à tout désir. La règle monastique impose donc le célibat, la pauvreté et la non-violence.
Il est à noter que les moines ont la permission de se tatouer des syllabes sacrées ou des signes cabalistiques mais uniquement sur le haut du corps et le crâne.
La prise de l’habit
L’entrée au monastère débute par la cérémonie de la prise de l’habit. La population participe au rituel lors duquel se mêlent solennité religieuse et atmosphère de liesse.
Le novice, le crâne et les sourcils rasés, revêt une robe blanche, symbole de pureté. Puis, un bâton d’encens, une bougie et une fleur en main, il est conduit au temple en une grande procession.
L’ordination
Les proches du novice doivent lui fournir huit accessoires : une robe couleur safran, un bol à aumônes, une ceinture, un rasoir, du fil et une aiguille, un bâton de pèlerin, un cure-dent et un filtre (qui sert à passer les boissons et ainsi retenir les organismes vivants pour ne pas risquer de les tuer en les avalant). Quant aux chaussures, à l’éventail et à l’ombrelle, ils sont autorisés mais pas indispensables.
Le bonze doit promettre de respecter quelque 227 préceptes ! Les quatre fondamentaux sont de ne pas ôter la vie, de ne pas voler, de ne pas avoir d’activité sexuelle et de ne pas exagérer ses compétences spirituelles.
La méditation
La méditation est une forme de purification de l’esprit qui doit en chasser toutes les pensées afin d’atteindre un état de détachement extrême du monde. La forme la plus poussée de ce détachement est appelée l’état d’Éveil qui permet au moi de disparaître complètement et au monde de se révéler dans toute sa plénitude.
Les mérites
L’obtention des mérites est au coeur de la vie bouddhiste. Par conséquent, les Thaïlandais se doivent de porter à manger aux bonzes, de leur offrir des robes, de subvenir aux besoins du monastère, de libérer des oiseaux, de participer à la construction des temples…
Normalement, tous les hommes en Thaïlande se doivent de faire une retraite dans un monastère pendant une courte période de leur vie. La plupart du temps, ils la font à la fin de leurs études avant d’entamer leur carrière ou de se marier. A l’origine, cette expérience durait trois mois, à partir de la saison des pluies, c’est-à-dire en juillet.
Désormais, les hommes ne restent qu’une ou deux semaines au temple dans le but d’approfondir leurs connaissances du bouddhisme et d’améliorer leur karma. Ce séjour au monastère reste incontournable aux yeux des parents.
C’est vraiment une institution là bas les bonzes.
D’ailleurs, ils avaient joué un rôle non négligeables lors des dernières protestations en Birmanie non ?
Perso, je pense que ça ne ferait pas de mal d’imposer aux gens de passer plusieurs semaines un peu en retrait de la société pour s’imposer une réflexion sur soi meme…