Cet ouvrage écrit de façon sobre permet de se faire une idée de la réalité de la vie des thaïlandais hors de ce que l’on peut réellement s’imaginer en parcourant le pays. Profond, intime, poignant, « People of Easan » est avant tout un hommage aux habitants.
Le caractère particulier d’Isan
L’écrivain parvient à embarquer complètement les lecteurs dans son ouvrage et la sensation de se trouver dans le fameux pays asiatique est présente pendant toute la lecture. La découverte d’Isan est ressentie comme un envie de préserver ses richesses naturelles ou humaines. Avec un fort attachement à cette région qu’il a connu pendant toute sa vie, l’écrivain cherche à alerter contre les dangers d’un progrès non maîtrisé.
L’exode rural est important pour rejoindre la ville de Bangkok qui semble prometteuse mais qui n’offre pas toujours le calme et la sérénité d’Isan. Nombreux sont ceux qui se sont fourvoyés dans cette voie.
Les traditions sont remises en question alors qu’elles sont le nœud de la solidarité et de l’entraide qui n’existe pas dans une capitale devenue individualiste. Pour lutter contre la folie des déboisements au profit de l’industrie, les moines décident qu’une partie de la forêt est sacrée et y construisent rapidement un sanctuaire.
Préserver la valeur d’Isan
Cet ouvrage est plein d’émotions car l’écrivain veut clairement faire passer le message que la richesse de la Thaïlande réside dans son côté traditionnel, dans sa nature surprenante, dans ses temples majestueux, dans le sourire et la simplicité de ses habitants. Aucune nouvelle valeur ne devrait pouvoir surpasser la gentillesse, le partage, le respect de soi et des autres appris dans cette région certes modeste mais tellement impressionnante par tant de sagesse naturelle, de foi en ses pouvoirs et en ses potentialités.
Isan n’est pas contre le progrès de Bangkok mais il est vrai que chacun de ses habitants est en droit de se demander pourquoi cette ville charismatique a fait le choix de reproduire les schémas des autres pays, avec les dérives que cela comporte, au lieu d’imposer le sien.
C’est avec regrets que l’écrivain s’exprime car l’héritage des personnes issues de la région d’Isan semble avoir été oublié au profit de chimères. Peut-être est-il encore temps de faire réagir les personnes, d’éveiller les consciences, alors Patrick Oualid va écrire, écrire et tenter de propager sa foi.