La députée et chef de file de l’opposition birmane Aung San Suu Kyi a réservé les faveurs de son premier déplacement à l’étranger à la Thaïlande. Cet acte prend d’autant plus de valeur si on se rappelle que cela fait 24 ans qu’elle n’est pas sortie de son pays. En effet, elle craignait que les généraux ne lui ferment toute possibilité de retour.
Après quinze années en résidence surveillée, privée de liberté, la lauréate du prix Nobel, âgée de 66 ans, a fait son entrée au parlement birman au début du mois de mai. Elle a prêté serment en tant que députée ce qui est une belle victoire pour cette dame n’ayant pas relâché, pendant presque un quart de siècle, sa lutte contre la junte militaire dans son pays.
Son voyage en Thaïlande
Aung San Suu Kyi s’est autorisée ce séjour à l’étranger parce qu’elle est désormais plus confiante dans l’engagement démocratique du général-président Thein Sein.
Au Pays du Sourire, elle a rencontré des ouvriers birmans exilés. En tout, c’est entre deux à trois millions de ses compatriotes qui y vivent, souvent dans une telle situation de précarité que l’opposante a tenu à leur délivrer un message d’espoir étant donné qu’ils rêvent de rentrer un jour au pays : « Je peux vous faire une promesse : je ferai de mon mieux pour vous ».
L’icône de la démocratie birmane a aussi assisté au Forum économique mondial (pour l’Asie de l’Est) qui s’est tenu à Bangkok du 30 mai au 1er juin 2012. Là encore, même si elle a eu un accueil des plus enthousiastes de la part des investisseurs et des dirigeants politiques, ses propos ont été forts pour rappeler sa conception du développement : « Nous ne voulons pas d’investissements qui signifient davantage de corruption et des inégalités plus fortes ».