Son histoire
L’histoire de la boxe thaïlandaise est très ancienne puisque ses origines remontent à plus de 2 300 ans, c’est-à-dire à l’époque des migrations du peuple thaï vers le Sud. Contraints d’affronter des populations hostiles, les Thaïs élaborèrent un moyen pour se défendre en utilisant leurs pieds, leurs poings, leurs genoux, leurs coudes et leur tête. Perfectionné de génération en génération, le muay thaï est devenu un art représentatif de l’esprit et de la culture thaïs.
Au XVème siècle, l’art de la boxe faisait partie de l’entraînement des soldats. De nos jours, c’est le sport traditionnel le plus populaire en Thaïlande et les champions sont de véritables héros. Sa pratique s’est d’ailleurs répandue à travers le monde. Certaines de ses composantes extrêmes ont disparu et ses aspects sportif, athlétique et spectaculaire sont mis en avant. Cependant, le caractère traditionnel et la spiritualité de la danse précédant chaque combat, destinée à rendre les esprits favorables, sont restés intacts.
L’entraînement
L’entraînement du jeune garçon commence très tôt vers six ou sept ans. Souvent, il s’exerçait déjà, dans son village natal, à frapper des troncs d’arbre pour durcir ses muscles et apprendre à encaisser la douleur. Au camp, il doit enchaîner la course à pied avec des exercices de musculation et de frappe intenses.
Pendant une vingtaine d’années, sa carrière oscille entre victoires et défaites. Puis, à 25 ans, il remet définitivement ses gants au vestiaire.
Le combat
Ce sport mélange des aspects de la boxe traditionnelle et des arts martiaux. Par conséquent, toutes les parties du corps, exceptée la tête, peuvent être utilisées pour frapper l’adversaire. Les pieds sont nus ou bandés. Les gants ne sont obligatoires que depuis les années trente. Avant, les poings étaient enroulés dans des peaux de bête pour protéger les articulations mais ils étaient alourdis de verre ou de coquillages pilés pour un impact plus important. A cette époque, les morts, par état de choc et perte de sang, n’étaient pas rares.
Aujourd’hui, la boxe thaï ressemble à celle pratiquée en Occident. Cinq rounds de trois minutes se succèdent avec des intervalles de deux minutes de repos. Les juges sont au nombre de trois. Le rituel joue un grand rôle, pour le spectacle, mais aussi pour la concentration et pour donner symboliquement un côté sacré au combat, le tout sur fond de percussions d’orchestre. Les boxeurs observent des règles précises : ils se prosternent le temps d’une petite prière, entament une danse hypnotique appelée « ram muay », touchent le ring de leur front et se saluent. Alors le match peut commencer.
Pour mieux comprendre l’histoire et l’art du Muay Thaï, nous vous invitons à consulter cet vidéo particulièrement intéressante sur ce sport de combat thaïlandais :
Étant donné que le coup de poing est considéré comme le mouvement le plus faible, il est rare et les combattants lui préfèrent le coup de pied ou de coude, décoché à la vitesse de l’éclair. Si vous assistez à un combat, vous verrez aussi en général un boxeur prendre la tête de son adversaire entre ses gants pour la guider à la rencontre de son genou.
La panoplie du boxeur
Les accessoires essentiels sont le bandeau frontal, « mong kon », qui est un cadeau de l’entraîneur à son élève qui le porte comme une marque de respect.
Il y a aussi le brassard de tissu qui abrite une image miniature de Bouddha faisant office de protection divine.
Les stades de Bangkok
C’est dans le centre de Bangkok que se trouvent les deux stades dans lesquels se déroulent les matchs les plus importants. Pour y assister, vous devrez vous rendre dans les salles du Lumpini Boxing Stadium et du Ratchadamneon Boxing Stadium.
Il est à noter que le public est presque exclusivement masculin. Le nombre de boxeurs est estimé à 60 000 en Thaïlande. Aussi c’est un marché lucratif.
J’ai eu l’occassion d’observer des combats de muay thai et c’est très impressionnant!